Avec l'aimable collaboration de Mme Feiga Lubecki, traductrice, enseignante (01-40-36-88-90), et des extraits de vieux numéros de MM.
La loi juive est riche dans sa diversité, et certains points de Halakha (loi juive) abordés ici peuvent ne représenter qu'un avis rabbinique parmi d'autres.
En cas de doute ou d'hésitation, reportez vous à votre Rabbin local.
Fruits
nouveaux, Chéhé'héyanou.
Produits parve
KIdouch
Peut on utiliser un four à micro ondes pour
le lait et la viande?
Pourquoi a-t-on la coutume de mettre du sel sur la table?
Qu'est-ce
que la gélatine?
Règles relatives à l'immersion
de la vaisselle
Comment reconnaître les poissons cachers?
Vers et insectes
Peut-on utiliser du savon au lait ?
Prélèvement de la 'Hallah
En quoi consiste l'interdiction de "cuisson
par un non-Juif?"
Sur quels fruits nouveaux doit-on
faire la bénédiction "Chéhé'héyanou"?
Un fruit qui se récolte une ou deux fois l'an, que ce soit
un fruit de l'arbre ou de la terre, qu'il se mange cru ou cuit, même s'il
pousse tout seul (comme la figue de Barbarie), on fait la bénédiction
Chéhé'héyanou ("Béni sois-Tu, D.ieu, notre
D.ieu, Roi du monde, qui nous a fait vivre, exister et arriver à ce temps-ci").
Nos Sages avaient prévu qu'on dise cette bénédiction déjà
en voyant ce fruit nouveau, même si c'est une autre personne qui le mangera,
même s'il est encore sur l'arbre, car l'essentiel de la bénédiction
dépend de la joie qu'on ressent lorsqu'on voit la nouvelle récolte.
Cependant on a l'habitude de ne faire la bénédiction que lorsqu'on
mange le fruit, même un tout petit morceau, même un fruit qui n'est
pas entier. Il est préférable d'attendre que le fruit soit mûr.
L'habitude (Minhag) des Achkenazimes et des 'Hassidim 'Habad est de dire d'abord
"Chéhé'héyanou" et ensuite la bénédiction
(Haetz ou Aadama). Si on a déjà fait la bénédiction
pour le fruit, on pourra dire Chéhé'héyanou de suite après,
comme le font les Sefardimes.
Avec une seule bénédiction de Chéhé'héyanou,
on se rend quitte pour plusieurs fruits nouveaux, (même si on ne fait
que les voir, et qu'on n'a pas l'intention de les manger immédiatement).
C'est une Mitzva de manger de chaque fruit nouveau et de faire Chéhé'héyanou
afin de montrer combien on apprécie l'oeuvre de D.ieu.
F. L. (d'après Rav Yossef Guinzbourg)
Quels problèmes de Cacherout peuvent
se poser à propos des produits "neutres"
?
Les produits alimentaires qui ne sont ni à base de viande,
ni à base de lait sont considérés comme "neutres"
(parve), par exemple: les oeufs, les poissons, les fruits, les légumes,
les céréales et les jus.
De nombreux produits manufacturés peuvent aussi être "neutres",
par exemple: le sucre, le café, certaines friandises, les pâtes
etc... Dans ce cas, il est nécessaire de s'assurer que ces produits sont
bel et bien "neutres", car ils pourraient avoir été
produits dans des usines, avec les mêmes équipements culinaires
que des produits à base de viande ou de lait: ceci ne serait bien entendu
pas mentionné dans la composition!
C'est pourquoi il est nécessaire de s'en tenir aux listes de produits
autorisés par le Rabbinat, qui mentionnent également quels sont
les poissons cachères. De plus, il est nécessaire de vérifier
de nombreux aliments pour s'assumer qu'ils se contiennent ni vers ni insectes.
Il faut également vérifier que les oeufs ne contiennent pas de
taches de sang.
Enfin, de nombreux aliments sont susceptibles de contenir du vin, du jus de
raisin, ou du vinaigre de raisin qui sont interdits.
F. L. (d'après Spice and Spirit)
Qu'est-ce que le "Kidouch"?
C'est une obligation de la Torah de proclamer la sainteté
du jour à l'entrée du Chabbat, et de souligner ainsi qu'il est
différent des autres jours. Pour cela, nos Sages ont composé un
texte, appelé Kidouch, qui est récité par le chef de famille
sur une coupe de vin avant le repas du vendredi soir.
Dès que les enfants ont atteint l'âge de 'Hinoukh (éducation),
c'est-à-dire six ou sept ans, ils doivent écouter le Kidouch,
et éventuellement le réciter eux-mêmes sur une coupe de
jus de raisin.
On ne mange ni ne boit avant le Kidouch.
F. L.
Peut-on utiliser un four à micro-ondes
pour le lait et pour la viande?
Dans un four normal, la chaleur se répand depuis les parois
vers l'intérieur des aliments, et le four est donc comparé à
une grande casserole. Par contre, dans le four à micro-ondes, la chaleur
se répand depuis les aliments vers les parois; celles-ci ne sont donc
pas la source première de chaleur. C'est pourquoi la loi est un peu moins
stricte.
Le problème est que, lors de la cuisson d'un plat de viande par exemple,
des gouttes chaudes risquent de tomber directement sur les parois ou le plateau,
soient absorbées, et "ressortent" lors de la cuisson d'un plat
de laitages, le rendant alors non-cachère.
C'est pourquoi on fera très attention aux points suivants:
1) On réservera un plateau pour les plats de viande, un autre pour les
plats de lait, et éventuellement un troisième pour les plats neutres.
2) On décidera qu'une des deux sortes de plats (lait ou viande) sera
toujours fermée afin que les aliments chauds ne risquent pas d'être
en contact avec les parois du four. Le couvercle n'a pas besoin d'être
hermétique: il sera suffisant d'emballer l'aliment dans un sachet ou
un carton, ce qui limitera déjà les éclaboussures; et s'il
y a des éclaboussures, leur chaleur aura déjà bien diminué.
Si l'on veut être strict, on "emballera" les aliments "lait"
ainsi que les aliments "viande"; il ne sera pas nécessaire
d'"emballer" les aliments "neutres" (parvé).
3) Tout cela s'applique pour un four à micro-ondes. Mais le programme
"brunissement" rend le four à micro-ondes semblable à
un four électrique normal. Si on utilise le four à micro-ondes
pour le lait et la viande, il sera nécessaire de très bien le
nettoyer, ensuite de faire fonctionner le programme "brunissement"
à vide à température maximale quelques minutes et seulement
après cela, on pourra introduire l'aliment à faire brunir.
4) Avant de cachériser un four à micro-ondes il faut bien le nettoyer
et ne pas l'utiliser pendant vingt-quatre heures. Ensuite il faut y faire bouillir
un demi-litre d'eau à température maximale dans un récipient
cachère jusqu'à ce que la vapeur remplisse le four.
F. L. (d'après Rav Yossef Guinzbourg)
Pourquoi a-t-on la coutume de mettre
du sel sur la table?
Depuis que le Temple a été détruit, la table
du Juif est considérée comme un autel, et le fait de manger (pour
être en bonne santé et faire des Mitzvots) est considéré
comme offrir un sacrifice. Or il fallait mettre du sel sur chaque sacrifice.
Selon la Kabalah, on trempe le pain trois fois dans le sel (dont la valeur numérique
en hébreu est de 78, c'est-à-dire trois fois le nom de D.ieu,
26.)
Selon la 'Hassidout, le sel n'a pas de goût mais il en donne aux aliments;
il préserve ce qui est bon et détruit ce qui ne l'est pas. En
cela il ressemble à l'aspect ésotérique de la Torah.
Certains ont la coutume que ce soit la maîtresse de maison qui l'apporte
à table, en guise de bienvenue, pour réparer la faute de la femme
de Loth transformée en statue de sel pour n'avoir pas voulu servir de
sel aux invités.
F. L. (d'après Rav Yossef Guinzbourg)
Qu'est-ce que la
gélatine?
La gélatine est un composant essentiel dans de nombreux aliments manufacturés:
elle donne du liant, permet la formation de la glace et des flancs de façon
homogène; on la trouve dans les sucreries et les gâteaux.
On l'utilise aussi pour filtrer et clarifier les vins et les jus de fruits.
Elle améliore la qualité des yaourts. Elle permet à ces
produits de se conserver plus longtemps, et ceci même en cas de changement
de température.
La vraie gélatine est fabriquée à partir de la protéine
de collagène qu'on trouve dans les os, le cartilage et la peau (même
le cuir déjà tanné) des animaux. Le produit brut est pressé,
lavé, bouilli dans des acides ou macéré dans de la chaux.
Bien entendu ces animaux ne sont pas cachères et même s'ils sont
permis, ils n'ont pas été abattus rituellement.
Même s'il existe certaines permissions rabbiniques, il n'en reste pas
moins que de nombreux décisionnaires l'interdisent. De plus, pour ceux
qui la considèrent permise, elle est loin d'être classée
comme "Laméhadrine", c¹est-à-dire strictement cachère.
On a trouvé une autre façon de produire de la gélatine,
à partir d¹une algue marine, ou encore de l'amiline de blé. (Dans
ce dernier cas, elle est 'Hamets et ne pourra être utilisée pour
Pessa'h).
Mais la qualité de cette gélatine végétale est inférieure
à celle de la vraie gélatine.
Dernièrement, on a réussi à produire en Angleterre de la
gélatine à partir de poissons cachers. Actuellement, elle revient
encore très cher et c'est pourquoi on a encore du mal à s'en procurer.
Il est évident que si la demande des consommateurs "cachers" augmente,
le prix de cette denrée baissera.
F. L. (d'après
Rav Yossef Guinzbourg)
Règles relatives à l'immersion de la vaisselle
Celui qui acquiert d'un non-juif des ustensiles destinés
au repas, même si ce sont des ustensiles neufs, s'ils sont de métal
ou de verre, il lui sera interdit de s'en servir pour quelque usage que ce soit,
même à froid, avant de les avoir plongés dans une source
ou un Mikvé apte à la Tevilah d'une femme (Bain rituel).
Avant l'immersion, on dit pour un ustensile la bénédiction: Baroukh
Ata Ado-naï Elo-hénou Mélèkh Haolam Acher Kldéchanou
Bemitsvotav Vétsivanou AI Tevilat Kéli, "Qui nous as sanctifiés
par Ses commandements et nous as ordonné l'immersion de la vaisselle"
.
Si l'on trempe plusieurs ustensiles, on terminera par "AI Tevilat Kélim".
Puisque les ustensiles nécessitent une Tevilah précisément
dans un endroit apte à la Tevilah d'une femme, on veillera à ne
pas les Immerger dans des cours d'eau au moment où ceux-ci sont grossis
par les pluies, ou la fonte des neiges.
Les ustensiles en bois ou en plastique n'ont pas besoin de Tevilah; mais s'il
y a dessus des garnitures de fer, ils nécessitent une Tevilah sans bénédiction.
Les ustensiles d'argile n'ont pas non plus besoin de Tevilah. S'ils sont recouverts
Intérieurement d'émail, ils ont besoin d'une Tevilah sans bénédiction
et de même pour la vaisselle de porcelaine.
Ne nécessite la Tevilah, qu'un ustensile dont on se sert pour un aliment
propre immédiatement à la consommation, sans aucune autre préparation.
Pourtant sont dispensées de Tevilah les tôles sur lesquelles on
prépare les Matsot et où l'on coupe la pâte, les aiguilles
avec les- quelles on coud la viande farcie, et toute chose analogue. Mais il
faut une Tevilah sans bénédiction pour les couteaux à égorger
et les couteaux à dépouiller, puisqu'il est possible d'utiliser
ces couteaux pour un mets dont la préparation est terminée. Un
trépied sur lequel on met la casserole n'a pas besoin de Tevilah, puisque
l'aliment lui-même ne le touche pas. Mais il faut une Tevilah avec bénédiction
pour une broche de métal avec laquelle on rôtit la viande.
On veillera avant la Tevilah à ce que l'ustensile soit propre et qu'il
n'y ait dessus aucune saleté, ni rouille (mais il n'y a pas de mal s'il
y a des traces de rouille, ou un simple noircissement habituel et l'on n'y attachera
pas d'importance. On procédera à la Tevilah de chaque ustensile
en une fois, de manière qu'il se trouve en totalité dans l'eau.
Un ustensile qui a un manche doit se trouver avec le manche, en une fois, en
entier dans l'eau. L'homme qui procède à la Tevilah, et qui tient
l'ustensile en main, fera d'abord la Tevilah de sa main à l'endroit où
il fait la Tevilah, et il ne tiendra pas l'ustensile avec force, mais d'une
prise relâchée. Si on fait la Tevilah en attachant l'ustensile
à une corde, par exemple quand on fait la Tevilah dans un puits, il faut
prendre garde à ce que le nœud soit lâche, pour que l'eau puisse
pénétrer en tout endroit de l'ustensile.
Si l'on procède à la Tevilah d'ustensiles à embouchure
étroite, il faudra veiller à ce qu'ils restent dans l'eau jusqu'à
ce qu'ils soient pleins d'eau, car Il faut que l'eau vienne sur l'ustensile
Intérieurement et extérieurement.
Un mineur ou une mineure ne sont pas aptes pour la Tevilah des ustensiles.
Il est Interdit de procéder à la Tevilah d'un ustensile le Chabbat
ou un jour de fête.
MM n° 11, Mai 1991.
Comment reconnaître les poissons cachers?
Les écailles:
Les écailles sont la caractéristique
essentielle de la cacherouth d'un poisson. En effet, tous les poissons ont des
nageoires, mais seul les poissons cachers sont pourvus à la fois de nageoires
et d'écailles. S'il est impossible de détacher les écailles
de la peau d'un poisson, ce poisson n'est pas cacher. S'il est très difficile
de détacher les écailles, on demandera l'avis d'une autorité
rabbinique. Si, quand on achète un poisson entier (avec la tête
et la peau), on peut reconnaître à son apparence qu'il s'agit d'un
poisson cacher, il n'est pas nécessaire de l'examiner pour voir s'il
a des écailles.
Les filets de poisson Il n'est pas permis d'acheter à un poissonnier
non-juif du poisson sans peau, même si le commerçant nous dit de
quel poisson il s'agit, car une preuve absolue de cacherouth est exigée
pour en autoriser la consommation. Quand on achète des filets de poisson,
le poissonnier devra donc, ou bien préparer les filets en présente
du client ou bien laisser une partie de la peau attachée au poisson.
SI le poisson est livré à domicile, il ne suffit pas que la peau
du poisson soit livrée dans le même paquet, il faut qu'elle soit
attachée au poisson.
Le poisson haché On ne peut acheter de poisson haché que chez
un poissonnier dont on est certain à 100% qu'il ne vend pas de poissons
Taref. Beaucoup de boutiques vendent du poisson en conserves qui a été
mis en filet et haché sur les bateaux. Il n'y a alors aucun moyen de
vérifier si les conserves ne contiennent que du poisson cacher.
Vers et insectes:
Certains poissons, comme les carpes, ont quelquefois des Insectes ou des vers
dans la tête, dans le museau, dans les ouïes, tes vers peuvent aussi
adhérer à la peau. D'autres poissons ont des vers dans les intestins
ou dans leur chair. Cela dépend des eaux d'où provient le poisson.
On se fiera, à te sujet, à la coutume locale, et on se renseignera
auprès d'une autorité rabbinique pour savoir si l'examen est nécessaire
et, le cas échéant, comment y procéder.
MM
Vers et insectes:
Quoique les aliments puissent être considérés
comme parfaitement propres sur le plan hygiénique, on devra s'assurer
qu'en plus, ils ne contiennent ni insectes, ni vers, ni larves, ni oeufs. Il
est explicitement interdit par la Torah de consommer des insectes et celui qui
enfreindrait cette interdiction s'expose aux conséquences indiquées
dans la Torah. Même les insectes qui sont si petits que seule une investigation
approfondie peut les faire apparaître sont inclus dans cette interdiction.
Ne seront exclues que les créatures qui ne pourraient être découvertes
qu'au microscope.
Comme la présence des insectes est intimement liée au climat et
aux conditions dans lesquelles les aliments ont été produits,
il est difficile de donner un guide à valeur générale,
concernant l'obligation d'examiner les aliments. L'usage local, l'expérience
personnelle et les conseils d'une autorité rabbinique doivent guider
notre façon d'agir à cet égard.
RECHERCHE DES INSECTES
Les denrées alimentaires peuvent ici être divisées en trois
catégories:
1) Celles dans lesquelles on ne trouve généralement pas d'insectes.
2) Celles dans lesquelles, dans la majorité des cas, on ne trouve pas
d'insectes, mais qui sont susceptibles d'en rece1er de temps à autre.
3) Celles dans lesquelles il est courant de trouver des insectes.
Première catégorie:
S'il n'y a pas du tout d'insectes, ou dans le cas où leur présence
est rare, l'examen n'est pas nécessaire. Exemple: oranges, noix de coco,
mandarines, pommes aigres, la plupart des sortes de poires et de pommes, bananes,
tomates, carottes fraîches, pommes de terre.
Deuxième catégorie:
Si on trouve assez fréquemment des insectes dans les aliments de ces
catégories, il faudra obligatoirement procéder à leur examen.
On peut inclure dans cette catégorie presque tous les légumes
verts, tels que les choux, la laitue, le persil, les choux-fleurs, des pois
à écosser, des pois cassés, des champignons, des radis
(dans certains pays) et de nombreux fruits comme les dattes, les figues, les
noix, les noisettes, diverses sortes de cerises et de prunes, diverses sortes
de pommes et de poires, de fraises, groseilles, framboises et autres fruits
semblables. Dans les pays chauds, les féculents, tels que la farine et
diverses céréales, sont susceptibles de contenir des vers, des
mouches ou des mites, et il est obligatoire de les examiner. (Dans d'autres
régions, l'examen dépend des conditions climatiques locales).
COMMENT PROCÉDER A L'EXAMEN DES FRUITS ET DES LEGUMES?
Puisque l'examen a pour but de déterminer si les aliments sont totalement
dépourvus d'insectes, il est nécessaire d'examiner de façon
très attentive tous les espaces où l'on découvre généralement
des insectes. Par exemple: Dans le cas des prunes et des cerises, il faudra
couper en deux le fruit autour du noyau et examiner la surface ainsi découverte.
Dans le cas de la laitue ou des choux, on examinera séparément
chaque feuille des deux côtés, centimètre par centimètre.
Laver les feuilles sous l'eau courante ou dans de l'eau salée ou vinaigrée
avant l'examen peut être d'une aide considérable; cependant, ce
lavage ne saurait en aucun cas, à lui seul, être suffisant. Pour
que l'examen soit efficace, il faudra l'effectuer soit à la lumière
du jour, soit sous une bonne lumière artificielle. Il est pratiquement
impossible d'examiner de la laitue, si on ne tient pas chaque feuille, sous
la lumière pendant l'examen.
FL
Peut-on utiliser du savon au lait ?
Non. Bien que ce qui est absorbé par la
peau ne soit pas appelé: "manger", il est néanmoins interdit de
profiter, d'une manière ou d'une autre, d'un mélange de lait et
de viande.
Il est bien connu que tout savon est d'origine animale, ce qui ne l'empêche
pas d'être utilisable pour l'hygiène corporelle. Mais si on lui
ajoute du lait, il s'agit alors d'un mélange qu'on n'a le droit ni d'effectuer
ni de manger, et dont on ne peut même pas profiter, même si à
l'origine les ingrédients appartiennent à un non-Juif.
Pour la même raison, un Juif employé dans la cuisine d'un non-Juif
ne peut exécuter aucune recette demandant de cuire, frire, mélanger
à chaud ensemble etc... du lait et de la viande, même s'il n'a,
bien sûr, pas l'intention d'en manger.
FL
Si de la pâte de pain ou de gâteau appartient
à un Juif, au moment où elle est pétrie, et si elle contient
une quantité minimum de 1 kg2OO de farine, il sera nécessaire
d'en prélever la 'Hallah, même si elle a été pétrie
par un non Juif.
A l'origine, on mettait de côté un pourcentage fixe de la pâte
à titre de 'Hallah, et on la donnait à un Cohen. De nos jours,
les Cohanim, étant considérés comme rituellement impurs,
n'ont pas le droit de consommer la 'Hallah; aussi il suffit de prélever
une plus petite quantité de pâte pour se rendre quitte de la Mitsvah
de 'Hallah. La pâte ainsi mise de côté devra être jetée,
et ordinairement on la brûle.
Quelles sont les sortes de pâtes qui sont soumises à l'obligation
de la 'Hallah: L'obligation de prélever de la 'Hallah ne s'applique
qu'à de la Farine faite avec du blé, de l'orge, du seigle, de
l'avoine ou de l'épeautre, mêlée à de l'eau ou à
d'autres liquides, ce qui donne un mélange épais semblable à
de la pâte. Si le mélange est peu consistant, il n'est pas nécessaire
de prélever de la 'Hallah. Dans un cas pareil cependant, il peut arriver
que l'obligation de prélever intervienne après la cuisson de la
pâte au four (voir plus loin).
Quantité de farine nécessaire pour qu'il y ait obligation de
prélever la 'Hallah: L'obligation de prélever la 'Hallah dépend
de la quantité de farine contenue dans la pâte. Pour que le prélèvement
de la 'Hallah soit nécessaire, il faut qu'il y ait au moins un Omer de
farine (ancienne mesure mentionnée dans la Torah).
Processus du prélèvement:
On prélève une quantité de pâte qui correspond ordinairement
au volume d'une olive, et on désigne -soit expressément, soit
par la pensée--cette quantité comme 'Hallah; si une bera'ha est
nécessaire, on la dira juste avant le prélèvement.
Qui a droit de prélever la 'Hallah:
Seule la personne à qui appartient la pâte--ou une personne autorisée
par elle- aura le droit de prélever la 'Hallah. Un non-juif, un enfant
qui n'est pas encore bar-mitsva ou Bat-Mitsvah, une personne qui n'y a pas été
autorisée par le propriétaire, n'auront pas le droit de prélever
la 'Hallah. La maîtresse de maison se réserve généralement
le privilège de prélever la 'Hallah; c'est à elle qu'il
revient de veiller à ce que le prélèvement de la 'Hallah
ait été opéré sur tous les pains et tous les gâteaux
qui sont faits ou apportés dans la maison. Beaucoup de femmes ont adopté
l'usage de cuire du pain spécialement pour le Chabbat, afin d'avoir la
possibilité de faire la Mitsvah de 'Hallah. Un Cohen et son épouse,
sont eux aussi soumis à l'obligation de faire la Mitsvah de prélever
la 'Hallah de leur propre pâte.
Quand prélever la 'Hallah: On prélève la 'Hallah
de la pâte avant qu'elle ne soit cuite. Si on a oublié de la prélever
auparavant, on devra le faire après la cuisson. De même, si la
'Hallah ne devait pas être prélevée d'un mélange
fin, il se peut qu'il faille la prélever après la cuisson. En
principe il ne faudra consommer aucune denrée cuite au four si on n'en
a pas prélevé la 'Hallah au préalable. Si du pain ou des
gâteaux sont fournis par un boulanger juif qui n'a pas l'habitude de prélever
la 'Hallah, c'est le client qui devra prélever la 'Hallah, même
s'il n'achète qu'une quantité inférieure à 1 kg
200g.
En
quoi consiste l'interdiction de "cuisson par un non-Juif?"
Nos Sages ont interdit de consommer l'aliment
cuit par un non-Juif, que ce soit chez un particulier, dans une usine ou un
restaurant, même si les ingrédients étaient cachères,
et même lorsque le non-Juif est employé par le Juif. La raison
profonde de cette interdiction est d'éviter au maximum les risques d'assimilation
et de mariage mixtes et de limiter l'habitude de manger de la cuisine non-juive.
Par "cuire", on entend: la cuisson à l'eau et à l'huile, la cuisson
au four, la friture; cependant les mets salés ou fumés ou mis
en conserve (crus) sont permis.
L'aliment cuit par un non-Juif n'est interdit que sous deux conditions: 1) il
ne peut être mangé cru (par exemple: de la viande, certains légumes,
de la pâtisserie etc...) Même l'œuf est interdit, bien qu'il puisse
éventuellement être gobé cru). Il est donc permis de consommer
de la compote de pommes par exemple, car les fruits peuvent être mangés
crus.
2) l'aliment est digne de "monter sur la table des rois", c'est-à-dire
qu'il est présentable devant des invités.
Bien entendu ces définitions dépendent de l'endroit et de l'époque
où on se trouve. Ainsi le thon en conserve, la pâtisserie, les
pommes de terre, les champignons, etc... sont interdits. Le riz cuit est interdit
mais le riz soufflé (pour les céréales du petit déjeuner)
est permis. Par contre les friandises comme le chocolat, les pop-corn etc...
qui ne sont que des aliments "secondaires" sont permis.
D'après de nombreuses opinions rabbiniques, on peut consommer des sardines
en conserve, du maïs en boîte, le café, le thé, la
bière, le jus et les alcools (sauf, bien entendu, s'ils sont à
base de vin ou de raisin ou s'ils comportent des ingrédients interdits).
Si un Juif allume le feu ou le four, l'aliment cuit par la suite par un non-Juif
est permis. De même si le Juif pose le plat sur le feu ou dans le four
préalablement allumé par le non-Juif, l'aliment est permis. Les
décisionnaires séfarades exigent que le Juif allume le feu et
pose la casserole sur le feu ou le plat dans le four.
F. L. (d'après Rav Yossef Guinzbourg)