La cacherouth Un
dossier préparé par K.
Acher
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Le coin de la halakha
Rubrique de Rav Yossef Ginsburg
Question: une institution juive éducative religieuse
a-t-elle besoin d'un "chomer" dans la cuisine?
Un Rav spécialisé dans la
cacherouth m'a confié un jour: "dans une institution non religieuse,
l'affaire est entendue. Mon rôle est de les persuader de se plier aux
règles de cacherout, par ailleurs prévues réglementairement
par les statuts de l'établissement, et pour lesquelles ils m'ont appelé.
Il ne me reste plus qu'à vérifier qu'ils appliquent les procédures
convenues -et qu'ils ont acceptées -même quand le surveillant
a le dos tourné.
Il n'en va pas de même dans une institution religieuse, notamment les
Yéchivot. Même si on a accepté la présence d'un
surveillant, ici, "nous sommes tous des sages" et chacun a son point de vue
quant aux interventions du surveillant et aux standards de cacherouth à
appliquer.
Il peut arriver pire, un surveillant "maison" qui a d'autres chats à
fouetter que vérifier les livraisons, ouvrir les œufs ou décortiquer
les salades."
Disons le clair.
- Acheter de la viande,
- des légumes non infestés d'insectes,
- des aliments sous une surveillance valable (à une époque où
les contrefaçons foisonnent et où l'on reçoit régulièrement
de Gaza des produits sous la surveillance du Beth Din Tsédek de Jérusalem
alors qu'aucun juif n'y met les pieds)
- procéder aux prélèvements de la dîme,
- examiner les légumes et veiller à écarter les légumes
non encore examinés des aliments sains (dépourvus d'insectes),
- mettre en place la cuisson des aliments pour Chabbat,
tout ceci réclame un savoir et savoir-faire particulier.
Lorsque se pose une question, comme un mélange intempestif de lait
et de viande, il faut connaître la Halakha … pour pouvoir poser la question
au Rav.
Il faut aussi savoir travailler et diriger une équipe, et savoir sur
qui on peut compter.
Ces activités nécessitent une coordination avec un Rav rompu
à ces questions, au courant de l'évolution des techniques, disponible
au bon moment.
Voici la spécialité d'un surveillant de cacherouth compétent.
Une spécialité que ne peut avoir un Roch Yéchivah!
D'ailleurs, la plupart dans la plupart des cas, les directeurs de Yéchivah
ne se mêlent pas de ce qui se passe dans la cuisine. Ils font confiance
pour ces choses au cuisinier qui est un homme religieux mais aux connaissances
des plus superficielles.
Il faut encore prendre en compte les notions de "bichoul akoum" (cuisson par
un non juif) lorsque le personnel de cuisine comporte des non juifs,
Il me semble plus important de veiller à la cacherouth de la Yéchivah
plutôt que veiller au prestige de la Yéchivah. Il revient aux
parents de questionner, réclamer de tous leurs moyens une cacherouth
garantie par la présence constante d'un responsable disponible et compétent
sous les directives d'une autorité rabbinique indépendante de
la direction.
Traduit de Si'hat hachavoua N° 783, 20 Teveth 5762
Un dossier préparé par K. Acher