La cacherouth

Un dossier préparé par K. Acher
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Mise à jour le

Aucun mal ne peut arriver à un Tsaddik

Traduit de Sipourim Noraïm
Rav Yaacov Kadaner

J'ai eu, une fois, le mérite de voyager avec notre Maître Rabbi Dov Ber (il s'agit de Rabbi Dov Ber de Loubavitch, 1773-1827, second Rabbi de 'Habad), et nous arrivâmes à Kreslaw, pour y être hébergés chez le 'Hassid bien connu, Reb Ichaïah Kreslawer.
Il n'était pas chez lui, mais sa maison nous fut grande ouverte, et le soir tous les 'Hassidim se réunirent chez lui pour écouter les paroles de notre Maître.
Il parla si longtemps, bien au-delà de minuit, que la maitresse de maison partit se coucher, en laissant au serviteur du Rabbi les instructions pour le repas qu'elle leur avait préparé.
Le matin, quand je sortis de ma chambre, j'entendis des pleurs et des cris déchirants de la maitresse de maison. Comme si elle gémissait pour un mort.
- Que se passe-t-il?
- Comment ne pas pleurer? D.ieu m'a donné le mérite d'héberger notre Maître, et voilà qu'il a consommé des mets non cachers dans ma maison…
Lorsque je suis partie hier soir, j'ai oublié de dire au serviteur qu'il y avait sur le fourneau une casserole de viandes non cachères que nous avions préparée pour un noble hébergé chez nous la veille. Finalement, il n'a pas mangé chez nous, et la casserole est restée intacte sur le fourneau.
Or ce matin, j'ai constaté qu'elle a été entamée, et que le repas préparé pour le Rabbi est intact…

Lorsque j'ai entendu ça, j'ai commencé à trembler. Je me suis précipité chez le serviteur, qui a été fort surpris de ma mine défaite.
Je lui ai raconté ce que la maitresse de maison m'avait dit, et il s'est mis à rire.
Es-tu si simple pour oublier la grandeur de la sainteté de notre Maître? Comment peux-tu imaginer qu'une telle chose puisse lui arriver?
Il m'a fait rentrer dans la salle à manger, et m'a montré la soupière qui était encore pleine.
- Mais peut-être il en a goûté un peu?
- Voici ce qui s'est passé. J'avais préparé la table. Le Rabbi s'est lavé les mains, a fait la bénédiction sur le pain, a rempli une cuillère de soupe. Il a regardé deux fois la cuillère, puis l'a reposée en disant qu'il ne voulait pas prendre de soupe.
J'ai insisté en suggérant au Rabbi de manger la viande, car il n'avait rien pris de la journée à part deux verres de thé. Le Rabbi a ri et a déclaré "même de la viande je n'en prendrai pas, et toi non plus".
J'ai donc tout remis dans la soupière, et tu peux constater qu'il n'y manque rien.

Par la suite, les grands 'Hassidim demandèrent au Rabbi comment en regardant la cuillère il avait pu savoir que c'était taref.
Le Rabbi avait toujours l'habitude de masquer sa grandeur, et de justifier ses actions en les habillant d'un raisonnement logique.
Il leur répondit "Ne pensez pas que c'est une manifestation miraculeuse. Vous savez que les pensées qui viennent à l'homme ne sont pas le fait du hasard, et qu'il faut en tirer une leçon immédiate. Lorsque j'ai pris la cuillère en main, il m'est venu une réflexion sur un sujet de viande taref. C'est pourquoi j'ai décidé de ne pas en manger.

Que l'on comprenne bien: même si cet argument est exact, il dénote une grandeur encore supérieure à celle selon laquelle le Rabbi a vu directement que cette viande était taref. Le Rabbi est si apprécié au Ciel qu'on lui envoie un signe que cette viande est taref!

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