La cacherouth

Un dossier préparé par K. Acher
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Mise à jour le

Souvenirs, souvenirs

 

Nous publions sans aucun plaisir une lettre adressée en 1998 par un de nos rédacteurs à six Rabbins et un journal communautaire.
Sans plaisir, car il semble que rien n'ait changé depuis.
Pour la petite histoire, un seul Rabbin avait répondu, en lui demandant en terme plus diplomatique "de ne pas faire de bruit autour de cette histoire, nous allons régler ça en silence"
K.Acher n'existait pas, et notre collaborateur ne s'imaginait pas qu'un jour il y aurait un organe pour exprimer le ras le bol des consommateurs, et que cette lettre serait reprise à notre compte en 2006 suite à un problème du même style..

Jeudi 16 juillet 1998
Destinataires:
Mr le Rabbin ...
Mr le Rabbin ...
Mr le Rabbin ...
Mr le Rabbin ...
Mr le Rabbin ...
Mr ... (Actualité Juive).

Monsieur le Rabbin

Un entrefilet d'un journal communautaire d'Anvers publie un communiqué du Beth Din de Z:
«Pour éviter un danger:
A notre grande douleur et tristesse, il s'avère que les croquettes de la marque W…. fabriquées sous notre surveillance et étiquetées "Parve- Cacher lePessa'h" contiennent du lait et de la chapelure de pain. Il y lieu de consulter une autorité rabbinique pour ce qui concerne la cachérisation des ustensiles ayant servi à leur consommation.
Que le Miséricordieux pardonne les fautes!
Nous écrivons et signons ce communiqué avec des larmes et honte.
Le Beth Din de Z».

Un tel incident est arrivé au Beth Din de Z, dont le Rabbin est un homme respectable, doté d'une grande expérience de la Cachrouth, attestée par la multiplicité des produits fabriqués sous sa responsabilité. Le consommateur lambda se pose toutefois certaines questions sur tous les incidents qui ont émaillé l'image de la Cachrout ces dernières années. Quelques exemples parmi d'autres:
Tel fromage cachère, sous surveillance orthodoxe, s'est avéré être un fromage non cachère sur lequel un intermédiaire sans scrupule collait les étiquettes "fabriqué sous surveillance depuis la traite du lait".
Le même homme réapparaît quelques mois plus tard pour fabriquer des yaourts avec du lait non surveillé depuis la traite sur lesquels il pose les étiquettes d'un autre Beth Din "surveillé depuis la traite".
La respectabilité des Rabbins n'est pas mise en cause, mais la confiance qu'ils accordent à des intermédiaires commerciaux disposant à leur guise d'étiquettes de garantie ou d'une certaine mainmise sur les surveillants rabbiniques délégués.
Nous consommateurs, qui payons, cher, et même beaucoup plus cher, des produits destinés à un public exigeant en matière de cachrouth, estimons qu'il est du devoir des Rabbanim de veiller à la transparence des certificats de conformité qu'ils délivrent à leurs produits:
Sont ils informés au jour le jour des fabrications commises en leur nom par les surveillants? Font ils des visites surprises des usines en cours de production, ou au minimum des sondages téléphoniques pour s'assurer de la réalité de la surveillance?
Savent ils combien d'étiquettes ont été imprimées, et combien d'unités du produit ont été commercialisées?
Combien de surveillances simultanées assument ils pour fabriquer tout à la fois des gâteaux, du lait et des fromages, des boîtes de conserve, vins et alcools, poissons et confiseries, des glaces et des jus de fruits…. Quelle "kfitsat haderekh" (raccourcis miraculeux) attribuent ils à leurs surveillants pour être sur tous les fronts à la fois ou comment sont-ils magouillés par des distributeurs?
Messieurs les Rabbins quelles mesures allez vous prendre pour ne pas être le prochain signataire d'un tel communiqué et pouvoir déclarer le cœur net devant D.ieu que votre surveillance est sûre et sans faille?

Un consommateur de Paris

 
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